Libérée

L

(Gaëlle) Bon matin !!!  J’ai besoin d’un public pour me plaindre.

(Maxime) Il est 6 h 32, je suis encore toute nue dans mon lit. Tu as intérêt à introduire la journée avec tes seins, sinon je vais t’en vouloir pour le réveil.

(G) À quel moment ça devient du harcèlement, tu crois ?

(Alexine) Jamais c’est une femme et les femmes peuvent persécuter sans conséquence.

(G) #meetoo

(M) Moi j’appelle ça de la persévérance.

(A) Raconte.

(G) Mon patron. Un idiot.
Il me texte à 6 h 30 le matin pour me demander de rentrer plus tôt pour lui ressortir des dossiers. L’empoté a échappé son café dessus hier en finissant.

(M) Et il est trop bête pour appuyer sur imprimer lui-même ?

(G) Apparemment.

(M) Tu as raison. Idiot est un bon qualificatif.

(Jade) Ah j’avoue que c’est dérangeant. (Bon matin!)

(A) Doux les femmes !

(M) Tu peux bien prendre sa défense toi. 😉

(G) @Alexine, quel mauvais public tu fais ! Tu dois prendre mon bord, envers et contre tous. C’est un fondement simple de l’amitié.

(A) Je suis désolée que tu sois obligé de reprendre ces dossiers souillés. Mais il est trop tôt pour que la chicane ait droit d’exister.

(J) Désolé Gaëlle.
Lucy hurle sa faim, j’y vais.
Bonne journée les belles !

 

Je ne peux pas m’empêcher de renifler mes cheveux emmêlés, son parfum y est toujours incrusté. La bouffée masculine me fait revire momentanément ma fin d’après-midi. Je suis désolée pour Gaëlle, mais la vue de son sperme qui s’éclate sur le bureau était délicieuse. Plutôt excitant de savoir que j’impacte même sa matinée du lendemain : 12 sur 10 mon égo. Mais je le veux encore. Devant mes yeux. Dans mes mains. Dans ma bouche. Sur la courbe de mes reins… Je veux le sentir m’emplir, me déborder le corps. J’en veux encore. Il n’est pas 7 h le matin et je suis déjà enflammée, ça s’annonce une belle journée.

Je dépose mon téléphone sur la vanité et je fais jouer Water de Jack Garratt dans le speakeur. Cette chanson me donne le frisson. Je me glisse sous le jet chaud de la douche. Je couvre mon corps de gel douche, abusivement, et je danse en suivant le rythme, m’exhibant fièrement aux yeux de mon auditoire invisible. Je purge ma peau des traces de la veille avec l’espoir de pouvoir m’abreuver à la source bientôt.

J’attrape le pommeau de douche et accentue le jet. Je le déplace sur mes seins sous prétexte de retirer la mousse. La puissance de l’eau durcit mes seins et accentue mon envie. Je le passe de l’un à l’autre assez lentement pour m’exciter le corps et assez rapidement pour ne pas m’habituer à son jet. J’ai besoin de me laver les cheveux et je n’ai pas tellement de temps à tuer, mais un orgasme bien placé m’aiderait à garder mon contrôle toute la journée. Je descends le jet plus bas, il se brise sur ma peau et caresse mon ventre. J’aligne le flot sur mon sexe et je bouge mon bassin en petit mouvement pour en faire frémir chaque coin. J’accentue la chaleur, l’eau est quasi brulante, mais encore plus excitante. Toutes les terminaisons nerveuses de ma chatte sont en alerte. Je crache sur mon sein droit avant de le presser et de la frapper de ma main libre, je glisse mes doigts sur mon mamelon et le pince à répétitions. J’adore la sensation de la salive abondante sur ma peau émoustillée.

Ma fente toujours caressée par l’eau, j’aurais envie de me sentir enfoncer le corps. Je sors en vitesse de sous la douche pour prendre mon godemiché dans l’armoire juste à côté. Je le passe sous l’eau chaude pour le mener à une température plus agréable et je le colle au mur du fond. Succionné sur les carreaux de céramiques à la hauteur de mon cul, je me glisse à nouveau sous l’eau chaude. Le jet fort reprend sa danse sur mes seins aguillés et sans attendre j’enfonce le caoutchouc dans mon corps. J’avance et je recule pour le sentir bouger en moi. La sensation est agréable, l’eau chaude contraste parfaitement avec les carreaux qui sont assez froids sur mes fesses tendues. Mais la fausse verge glisse sur mes mouvements. Je veux jouir. J’ai besoin d’un orgasme ce matin et le jet sur mon clitoris ne suffirait jamais.

Je le retire de sur le mur et le claque au fond du bain. La ventouse prend automatiquement et je m’y assoie. Les genoux remontés, je laisse descendre mon bassin sur le jouet à répétition. La sensation est bonne, je me sens ouvrir et frotter de l’intérieur. La pression monte en moi. J’aperçois le reflet de mon corps dans la robinetterie : auto-jugement, j’essaie de ne pas m’y attarder et de poursuivre mes mouvements sans penser. Je veux cet orgasme, je veux contrôler ma jouissance, je veux me sentir libérée. Mes doigts agrippent le rebord du bain glissant, je monte et je descends encore jusqu’à m’assoir au fond complètement et à onduler. C’est bon. Je suis excitée. Je serre si fort que le sang ne passe plus dans le bout de mes doigts.

L’eau de la douche coule toujours sur moi, j’ai les cheveux trempés qui me collent au visage, mais je suis trop excitée pour m’en préoccuper. Mon orgasme est de plus en en plus près. Je le sens et je l’attends. Je gémis et je bouge encore et encore, je m’enfile le jouet à répétition et je me mets à penser à Charles. Je couvre ma main gauche de salive et je presse mes doigts sur mon clitoris, je tourne, je frotte j’appuie, je l’excite jusqu’à en sentir mon vagin se contracter de lui-même. J’aimerais que ce soit la queue de Charles qui m’empale. Non. C’est faux. Ce que j’aimerais c’est qu’il m’observe, qu’il soit là dans cette salle de bain à me regarder me dévergonder sur ce phallus artificiel plutôt que sur lui. Je voudrais qu’il voie mon cul valser sur chaque descente que je fais. Je voudrais qu’il ait envie de prendre mes seins entre ses mains, les yeux rivés sur mon bassin. Je voudrais que la vision l’excite au point qu’il en sorte son sexe et le branle pour moi. Je voudrais bouger pour lui, pour ses yeux et sa queue bandée. Je voudrais qu’il grafigne un peu et qu’il perde contrôle sur son jugement. Je voudrais qu’il vienne s’enfoncer dans ma bouche et j’aimerais le sentir couler par jet dans mon palais jusqu’au bas fond de ma gorge.

Sur cette pensée refoulée que j’ai finalement laissé aller, j’explose, je pétille, je frétille au bout de mon jouet que je couvre de ma mouille et de ma jouissance. L’eau est devenue tiède force de la gaspiller, limite froide. Je me relève péniblement, la position était plus inconfortable qu’il n’y paraissait sur le coup.

Je sors de la douche et reprends mon téléphone.


Texte précédent – Giclée

Texte suivant – Enfin

EnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrer

EnregistrerEnregistrer

EnregistrerEnregistrer

Ajouter un commentaire