Curiosité

C

Je regarde l’horloge; pour la septième fois depuis le dernier vingt minutes. Cette fois, j’y vois enfin claquer l’aiguille sur le 5. Mon cœur s’emballe un peu, un frisson et presque une excitation que je sens.

La musique dans les oreilles, Banks guide mon pas jusqu’à l’ascenseur, puis jusqu’à moi. J’ai beau essayer de relaxer, de penser à autre chose, j’ai Charles en tête. Obsédant coït interrompu. Sa joli gueule, son air de je-vais-conquérir-le-monde-entier et son sperme amer qui gicle comme s’il était retenu depuis trop longtemps me manque. Je ne peux pas le croire. Je sais pas ce qui s’est passé, mais il s’est fait une place bien claire dans mon pensées, bien assis sur le nuages de mes fantasmes perpétuels, confortable et maître des lieux. J’ai espoir  que la liste de mardi dernier prendra toute la place et le ferra tombé de mon petit monde imaginaire assez vite.

J’entre chez moi, je descends de mes talons, dégrafe mon soutien-gorge et l’enlève sans retirer mon chemiser : tout un art. Je mange une bouchée sans m’asseoir, puis je file sous la douche. Chaude, trop chaude. Je m’éternise et je laisse l’eau couler contre mon corps. Toujours et encore, ça me détend, tout le temps. Le réservoir n’étant pas éternel, mon agréable chaleur se transforme très vite en filet d’eau froide. Je me retourne pour fermer le robinet et l’eau glacée vient se frapper contre mes mamelons qui durcissent aussitôt. Un frisson me parcours tout le corps : heureux frisson.

Je sors de la douche et mes seins pétillent toujours. Je les prends entre mes mains. Face au miroir, je compresse doucement mes seins, frôle mes mamelons durcis du bout de mes  ongles peints en turquoise pour me faire croire à la promesse d’une belle saison. J’enfouis un doigt dans ma bouche et le couvre de salive. Tout en caressant mes seins d’une main, le bas du ventre contre le meuble vanité, je glisse mon doigt sur ma fente. Prenant soin de bien rependre toute la salive que j’ai mise sur mon doigt. Je me pince les seins. J’apprécie timidement la vue de mon corps dans le miroir brouillé. Je trempe à nouveau mon doigt avant de le faire tourner sur ma bille et de le glisser dans ma chatte.

Rien à faire : je suis un désert. Moi et ma mouille perpétuelle, moi et mon excitation quasi permanente, je suis sèche. Perplexe, j’abandonne mon corps en me disant qu’un jour d’abstinence ne devrait pas me tuer…

Je file chez Max. Étonnament, j’ai de l’avance. Il n’est que 18 h 40. Pour une fois, je ne suis pas en retard. Je me stationne plus loin et je marche un peu jusqu’à chez elle. J’aime bien son appartement, elle a de grandes fenêtres malgré qu’elle habite un demi-sous-sol et une belle lumière quasi toute la journée. En marchant vers son bloc, j’entends un gémissement qui me sort de ma lune. Difficile de savoir s’il s’agit d’un bruit de douleur ou de bonheur. Je continue d’avancer et je réalise que le son vient de chez elle. Curieuse coupable, je ne peux m’empêcher de jeter un œil. Et je la vois là elle, sur la pointe des pieds, le corps incliné vers l’avant, la main en appui sur son lit; le cul bien remonté pour mieux s’offrir à l’homme qui la pénètre. Elle est belle, mince et musclée. Il y a longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de la voir nue. Les cheveux en bataille qui recouvrent presque tout son visage, son ventre parfaitement plat et ses petits seins excitants. Ils ont l’air dur. Vraiment dur et elles les pressent avec force chaque fois que le membre de son partenaire s’enfonce plus profond en elle. De l’angle où je suis, je ne vois pas trop l’homme. Mais je n’en ai rien à faire. Je ne vois que Max et c’est bien suffisant pour me faire mouiller ma culotte.

D’un coup, le désert qui m’animait fait place à l’ancienne moi et je sens la mouille couler lentement vers mes lèvres. J’en oublie la moralité et le spectacle aux voisins. Je m’accroupis, je défais mon jean et j’enfonce mon majeur et mon annulaire d’un coup en moi. Mon amie continue de gémir sur sa queue. Je suis excitée. L’entendre se plaindre ainsi et pour un autre ne ressemble à rien que je connaisse et ça, ça fait du bien. J’aurais envie d’aller me mêler à eux et me prendre quelques bardées de cette homme. Son visage m’est impossible à voir, mais sa queue s’exhibe chaque fois qu’elle quitte son corps. Large et excitée, je voudrais la sentir me pénétrer à mon tour. Elle remonte ses genoux sur le rebord du lit, plonge son visage dans l’oreiller et présente son cul à son ami. Il lui écarte les fesses de ses mains. Je me retourne pour m’assurer que personne ne me voit et je glisse ma seconde main dans mon jean pour toucher mon clitoris déjà gonflé d’excitation. Quand mes yeux retournent à la scène, je vois la grosse queue dure s’enfoncer dans son tout petit cul. Je m’imagine la tête sous elle en train de lécher toute la mouille qui perle sur ses lèvres et enfouir mon visage dans sa chatte à chaque coup que donne la verge dans son cul bombé.

Sur cette pensée et les images qui défilent gratuitement devant moi, je sens mon orgasme approcher. Les gémissements de Maxime se transforment en cris à demi étouffés par son oreiller. La main de l’homme vient lui claquer la fesse. Suffisamment fort pour que je l’entende et suffisamment fort pour amener mon amie à l’orgasme. Je la vois se crisper puis frissonner de tout son corps. Je suis terriblement excitée. Mes doigts dans ma chatte bougent à la perfection, mon corps n’en peut plus et je sens ma jouissance tout près et trop forte pour que je ne puisse la contenir. Je me mords la lèvre pour ne pas faire de bruit, mais c’est plus fort que moi et je lâche un petit cri strident en me répendant dans mon jeans.

Le frisson de mon orgasme termine de me passer le corps bruyamment et malheureusement pour moi, l’homme m’entend et se retourne vers la fenêtre entrouverte. Je vois enfin son visage et je réalise que l’homme qui était en train de baiser ma copine est en fait mon amant marié avec qui j’ai dernièrement partagé une bouteille de rhum.


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