Rare sont ceux qui nous guide vers la pensée connective à l’école. On nous apprend à étudier dans un seul but : en faire un métier. Rien de plus, vraiment. Un chemin tracé d’avance, typique et linéaire : école, diplôme, emploi. Ceci, ensuite cela et puis voilà.
J’ai publié à ce sujet sur mes réseaux et j’ai eu envie d’aller plus en profondeur ici.
C’est un fonctionnement réducteur.
Et, bien franchement, je pense que c’est un processus idiot.
Ou, du moins, un processus qui finit par nous rendre idiots.
L’idée d’étudier uniquement pour réussir un examen, décrocher un poste ou obtenir une promotion ne garantit rien d’autre que la prochaine action. Pas de maîtrise. Pas d’excellence. On veut éviter le titre d’apprentie, l’humiliation d’avoir un maître pour nous enseigner, la lenteur d’intégrer les concepts avec profondeur. On veut l’étape suivante et le prochain palier, celui dont on pourra se décorer ou se rassurer. Mais étudier pour un but unique et unilatéral, ce n’est rien d’autre qu’un pas devant sur un tapis roulant qui ne mène nulle part.
Le mythe de la lignéarité
Ce n’est pas un jugement, mais un constat. On y est conditionné (et je m’inclus ici).
La société moderne glorifie le chemin linéaire, associant le progrès à une succession d’étapes mesurées dans le temps. Du parcours typique d’école-carrière au scroll infini de notre cellulaire, on avance en ligne droite. Et on s’éteint doucement en chemin, brulée par le paradigme du linéaire.
Notre perception se colle à l’axe de la longueur encore en encore. Le mouvement, rythmé par le temps qu’on ressent couler de plus en plus vite jusqu’à notre finalité, nous pousse à révérer le fameux dieu de la productivité. Linéaire, au point qu’il devient presque impossible d’imaginer une autre voie.
Pourtant,
la Nature, elle,
n’est pas linéaire.
Elle est multidimensionnelle, complexe, organique.
Rien dans un écosystème n’avance en ligne droite. Les rivières serpentent, les arbres croissent selon des motifs organiques, et les saisons forment une boucle infinie. Pourtant, nous persistons à appliquer des modèles linéaires à nos vies et à notre façon d’apprendre, en ignorant la complexité même de la réalité.
Comment prétendre pouvoir s’y mesurer sans en honorer la totalité?
Utiliser la pensée connective pour intégrer les apprentissages
Je crois qu’il est temps de repenser la manière d’étudier. Apprendre ne devrait pas être une empilade de savoirs copiés et collés d’un vidéo court à un autre destinée à une application immédiate pour un succès rapide. Je pense que le processus est ce qu’il y a de plus intéressant là-dedans. Apprendre, c’est un chemin d’exploration, une soif de compréhension, une quête, une pulsion vitale, un élan qui initie une transformation.
Je pense qu’il faut
surtout étudier pour :
.. apprendre à penser
.. nourrir la curiosité
.. développer la pensée connective
.. transcender l’ordinaire linéaire
.. cultiver l’humilité
.. être rassasiée.
Magie et maîtrise
Comme dans n’importe quel domaine qui demande la maîtrise, la magie est un art complexe qui exige de penser et d’aller bien au-delà de la surface. C’est une grosse structure d’apprentissage, mais pendant longtemps, j’ai voulu rendre la magie primaire accessible au plus grand nombre. Je me disais : pourquoi priver les gens d’autant de sens et d’influence?
Mais la vérité, c’est que la magie n’est pas faite pour la masse. La majorité ne sera pas à la hauteur de l’art.
J’accepte maintenant ce que je considérais élitiste avant : la magie exige un engagement profond et une ouverture à la complexité du monde. Elle n’est pas compatible avec un esprit absorbé par la linéarité de l’existence, où tout est mesuré par l’efficacité ou la productivité.
Pour apprendre et pratiquer la magie, il faut être prêt à explorer l’inconnu, à s’immerger dans la noirceur, dans l’invisible, dans l’essai et dans l’erreur. Pour mériter la magie, il faut savoir honorer la richesse multidimensionnelle de la réalité. Et ça, ça prend une gueule qui a soif !
Alors, j’ai pris une décision.
Je refuse désormais d’enseigner aux personnes trop ancrées dans la linéarité pour se dédier à rassasier la curiosité.
J’oeuvre à batir un espace de formation moderne, complet et intégrée de la magie sexuelle.
Des grandes lois de la nature à l’énergie sexuelle, des respirations tantriques aux états de conscience altérée, du corps charnel aux invocations, des pratiques monofocales aux scènes collectives, Edeniana offre pas loin d’une centaine d’heures de formation, des dizaines de pratiques d’intégration qui guide la magicienne de l’ordinaire à l’influence aisée.
Mais tout ça, ne pourra être qu’intégré par celle qui est prête à mettre le temps.
Je pense que l’étude devrait être un hommage à la complexité et j’espère que mes enseignements en témoignent.
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