J’accepte que l’humain tue.
J’accepte que les hommes violent.
J’accepte que les mères abandonnent.

J’accepte que l’animal puisse disjoncter, même si on l’a logé, nourri, bercé, sécurisé, aimé.

Le pire est vivant en nous.

C’est pas glorieux.
Pas aimable.
Même pas présentable.

Mais c’est naturel.

Même quand t’es sans histoire.
Même quand tu penses te connaître.
Même si tu dis : jamais je ferais ça.

La vérité, c’est qu’on vit des vies trop molles pour savoir rester en paix dans le fond de notre propre abîme. On ne sait pas si on tiendrait encore debout, sans espoir et provoquée au bord de nous-mêmes.

Tout le monde peut débarquer de la trail.
Tout le monde peut péter une coche.
Tout le monde peut franchir le seuil de l’irrationnel.

C’est facile à oublier.
On est bien installés, pleins de confort, de désirs et d’écrans. Mais l’humain n’est rien d’autre qu’un mammifère.

Tu es, toi aussi,
animal.

Avec une peau fragile et un système nerveux instable… Même caché sous les bonnes intentions et les douces méditations.

Et les mammifères tuent parfois leur portée ou leur préféré pour survivre.

•••

Je pense qu’ignorer la bête en nous, c’est l’inviter à surgir sans qu’on sache quoi en faire.

Tant qu’on refusera d’observer sans détourner, d’accepter la nature du vivant sans la nuancer, d’exister sans canceller ce qui nous dérange… on restera incapables de transformer quoi que ce soit.

•••

On regarde les drames avec horreur
et… avouons-le fascination.

C’est pas juste pour s’indigner.
On le fait aussi, pour espérer.

Pour croire qu’il reste une chance de revenir même quand on franchit. Pour croire qu’à leur place, on aurait tenu bon face à nos démons.

Si on veut prétendre à un monde qui s’éveille et qui guérit, comme on le réclame à grand coup de healing journey…

Il va falloir cesser de croire qu’on est incapables de se confronter à notre pire sans dévier le regard.