Série littéraire

Effervescent

E

Elle est parfaite. Son corps est plus voluptueux, ses jambes plus longues, sa peau plus lisse. Elle est ce que je ne suis pas et je suis ce qu’elle n’est pas. La musique qui joue lui ressemble et elle lui donne envie de danser. Ce qu’elle fait, sans hésitation au centre du spa, au centre de tous. Ce genre de minute ou rien ne se dit clairement, mais où tout devient implicite.

Perles

P

Il parle comme s’il avait besoin de me convaincre, alors qu’il a ma peau. Il y est bien incrusté contre ma volonté. Mais aussi exaltant que le désir brûlant puisse être, je sais qu’avoir quelqu’un dans la peau induit plus souvent une dépendance et une soumission au désir de l’autre que quelque chose de sain. Mais je m’en balance. Penser avec ma tête quand mon corps pleure d’envie est tout simplement impossible. Ses mots et la soirée effacent naïvement tout mon ressentiment.

Téléphone

T

Je l’imagine me pénétrer à répétitions, m’emplir et me déborder de ce que je ne possède pas jusqu’au plus profond de mon envie. Puis me le retirer pour m’en gifler, plaisir que je me donne de ma main. Plus excitée que préoccupée du jugement de l’inconnu pendu à ma branlée, je laisse aller quelques gémissements.

Cerveau

C

Sa langue trouve mon sein droit, enfin. Elle enroule mon mamelon. Sa main tord le gauche. J’échappe quelques gémissements. Je me tortille pour garder mon bassin en mouvement, l’énergie est trop forte pour rester immobile, j’ai l’impression que je m’en consumerai. Mes mains sont sur ses épaules, son cou, ses cheveux, ses bras, partout où je peux m'agripper et le toucher. Je remonte les pieds sur le siège. J’ondule le bassin. Je veux me faire enfoncer. Je n’ai pas vu sa bite encore que déjà je...

Reflet

R

Ce n’est pas moi la garce au fond, c’est ma chatte. Ça a toujours été elle qui décidait en fait. Pourquoi lutter quand on sait qu’on ne peut gagner? C’est elle, ce n’est pas moi. Libérée de la culpabilité de ma perversité, je commence à me frotter dans de plus grands mouvements.

Jouet

J

Si le sexe peut être lassant et prévisible à l’usure, il n’y a pas une première pénétration qui ne soit pas mémorable. Je la veux, sa nouvelle queue, différente et inconnue de ma fente. Je veux feeler ce coup d’adrénaline propulsé par l’envie de découvrir toujours autre chose. Cette impression de me jeter dans le vide, de perdre le contrôle au bout de son gland pour me sentir le reprendre à ses dépens. Je veux me prouver à moi-même avant tout que je suis en vie et que je possède quelques...

Soumise

S

Elle dégage les cheveux de mon visage d’une main et frôle ses lèvres aux miennes. Son souffle alcoolisé me fait envie. Elle me fait languir l’espace d’un instant, tout juste assez pour que j’en soi quémande, mais bien dosé pour que je n’aie pas le temps de me questionner. Sa bouche est chaude et contrôlée. Je m’y perds aisément. Mais rapidement elle se retire à moi et recule de quelques pas. Elle me fait signe de me lever. Je m’exécute. Toutes deux au milieu du salon, je suis assoiffée d’un...

Salope

S

J’ai remonté mes cheveux colorés et les ai solidement attachés en queue de cheval. Je sais déjà qu’il les agrippera pour mieux me maîtriser quand viendra le temps de m’enfiler. J’ai noirci mes yeux, allongé mes cils et couvert mes lèvres pulpeuses d’un rouge qui ne pourra jamais quitter ses pensées. De nuit comme de jour, il sera hanté par leur souvenir, alors que sa femme continuera timidement de ne maquiller que ses yeux et de ne friser que le bout de ses cheveux, lui, il repensera au...

Pulsion

P

Mes mains coincées en l’air, sa barbe a retrouvé ma peau et ses dents mon cou. Il m’a mordu, suffisamment fort pour tracer ma chair et que mes démons en frissonnent. Immobile, je voudrais me fondre sur lui, impatiente de me liquéfier sous son contrôle. C’est inexplicable combien ce gars-là m’excite. L’une de ses mains relâche les miennes, ses ongles traçant leur chemin jusqu’à mes seins. Mon sang perce ma peau sous ses marques, m’excitant encore plus fort, parce que sous ses doigts, je n’oublie...

Bonbon

B

Mes lèvres sont si près des siennes que je pourrais l’embrasser, si près que je ressens la tension de son envie vibrer dans sa respiration, si près que je perçois la pulsation de son sang dans son torse, si près que je suis essoufflée par l’anticipation, si près que l’envolée de sensations au bas de mon ventre pourrait me faire croire à des papillons si j’étais dotée d’une pointe supplémentaire de naïveté.  Sa bouche est entrouverte et j’ai envie d’y déposer la mienne enflammée, mais je m’y...