Baise télépathique: l’énergie érotique au-delà de la matière

Tu nais, juste comme ça, bien tranquille dans un fond de rang, l’air de rien… Et puis, un matin. tu te retrouves dans une quête un peu folle. Est-ce que l’énergie érotique transcende la matière et, si oui, est-ce que le sexe télépathique est réel?

Je vais toujours un peu trop loin avant de me ramener sur le droit chemin. C’est plus fort que moi.

J’ai beau apprendre par l’analyse et l’étude, parfois, ça me prendre un peu de jus pour observer et piocher. La majorité de mes vortex de pensées débute par une obssédante curiosité. Je suis habitée par une question qui me tourne et tourne intérieurement, jusqu’à ce que j’ose y plonger.

Un petit What if bien naïf qui devient rapidement un océan de questionnement.

De véritables masturbations mentales

La majorité se cultive dans l’un ou l’autre de mes trois domaines de prédilections : la sexualité, la psyché et les lois de la Nature. La magie sexuelle est un peu le bébé de mon triangle amoureux.

Quand cette idée de sexe par télépathie a émergé, j’en étais à naviguer certaines lectures sur le controversé champs quantique. Je me souviens particulièrement de The Self-Aware Universe: How Consciousness Creates the Material World par Amit Goswami. L’idée que notre monde serait plutôt le résultat et la création de la Conscience qui transcende et rassemble à la fois la matière plutôt que l’opposé me fascinait. Loin d’être physicienne, je ne prétends pas ici que ce soit une vérité, pas plus que l’opposé d’ailleurs, je dis simplement que la possibilité me captive.

À l’époque, j’entremêle les théories du champ quantique avec un documentaire dont j’ai souvenir de mon adolescence. On y voyait une dame qui prétendait pouvoir vivre de réels orgasmes sans aucun toucher, mouvement ou contraction de son corps. On l’avait connectée à un électroencéphalogramme pour valider la véracité. Son affirmation était scientifiquement juste et ça aussi, ça m’avait interpellé l’imaginaire.

Mon hypothèse

Ainsi, en tentant de me figurer les concepts d’énergie, je me représente la conscience comme une force de création, ce qui résonne avec ma conception de l’énergie sexuelle – l’énergie de création.

De rabbit hole en tourbillon de possibilités, j’en viens à une hypothèse :

L’énergie érotique tisse le champ quantique. Ainsi donc, est-il possible de vivre des interactions sexuelles sans chair et sans matière? Est-ce que l’exploration du sexe par la télépathie, dans un coït d’énergie primaire, peut légitimement créer un orgasme sans les limites du corps?

L’instrument de la quête

Et comme toute grande investigatrice amateure qui se sapre des biais de confirmation, je deviens l’objet et l’outil de ma quête. N’empêche qu’une certaine rigueur est de mise tout de même et je conclue que pour certifier l’expérience quelques critères doivent être respectés.

Le cobaye innocent

D’abord, il me faut un cobaye avec qui (lire ici : sur qui) tenter l’expérience.

Pour m’assurer qu’il n’est pas plus excité par l’idée de me savoir fantasmer et jouer mentalement simultanément que par la réelle activité télépatique, mieux vaut ne rien lui dire.

Mais ensuite, pour valider la véracité, il faudra ouvrir la conversation post expérimentation, donc une certaine connexion préétablie serait idéale. Tout comme les chercheurs qui administrent un placebo sans que les participants le sachent, je dois m’assurer que mon homme ignore tout du protocole. Ainsi, ses réactions seront authentiques et non influencées par une quelconque anticipation.

Je statue donc : il me faut un cobaye implicitement consentant par la force d’un historique commun à demi latent.  On ne se mentira pas, à ce moment de ma vie, mon sac à possibles rats de laboratoire est assez diversifié.

Je fais donc ce que toute sérieuse scientifique aurait fait devant un trop large échantillon :

Je sors mon tarot pour choisir l’élu.

J’associe mentalement des hommes aux cartes majeures de mon jeu. Puis, j’emmêle les cartes en espérant que le hasard en fera tomber certaines plus que d’autres. Le jeu m’offre un magicien, et je ressens une étrange satisfaction : la synchronicité du tirage alimente mon excitation et conforte mon plan déluré. Je range le jeu, décidée à réaliser mon expérimentation tout juste avant le sommeil.

Le moment sera parfait : j’ai l’habitude de méditer assise au calme avant le sommeil.

La trame de l’expérience

En début de soirée, je réalise qu’il me manque un détail pour sceller mon plan.

J’ai besoin d’un scénario érotique, un script ou un récit pour tisser mon chemin de la matière vers l’imaginaire jusqu’aux pensées de mon autre. Comment pourrais-je valider l’effet de son côté autrement?

Je choisis un album un peu planant pour m’accompagner et je m’installe à mon bureau d’écriture. Je rédige les grandes lignes d’éros qui vont guider le jeu.

J’écris quelques mots sur mon intention, l’attitude femme fatale de panthère avec laquelle je veux me présenter à lui, la sensation de longs ongles vernis noirs sur sa peau, un serpent d’eros et un miroir de ma chambre à la sienne par lequel je vais m’imaginer circuler.

Dans un espace de méditation ou d’imaginaire, comme dans les rêves, les symboles sont beaucoup plus faciles à faire apparaître que les scénarios complexes du type je fais ceci et ensuite cela, je vais là et ensuite ici… du moins, c’est mon expérience.

Je plonge dans ma première baise par télépathie

Mon coeur bat probablement à 112 tours par minute, ou en tout cas, certainement trop vite pour que j’atteigne un idéal état de transe. La carte placée devant moi sur le lit comme si je voyais mon cobaye me faire face. Je bande mes yeux, ce qui m’aide toujours à me concentrer sur l’imaginaire et je cherche la cohérence cardiaque pour commencer. Je force mon souffle à un rythme plus continu et régulier, jusqu’à ce que mes 112 tours se détendent un peu.

Impossible de dire que mes pensées sont au calme; bien trop intéressée pour être détachée. Je pose la main droite tout juste au-dessus de ma chatte, déjà fort intéressée par le projet, et ma main gauche sur mes poumons. La position m’aide à créer une respiration consciente.

J’utilise la technique du Double Vessel avec un lock pour me libérer des tensions physiques, soutenir puis rediriger mon attention et mon énergie.

Le protocole de respiration est une double inhalation nasale, suivi d’un vérouillage dans les poumons de quelques secondes, puis d’une lente expiration continue. Après deux ou trois dizaine de cycles, je sens de plus en plus légère, mon corps entre dans une zone de flow vraiment profonde.

En transe, j’amorce donc la création.

Je visualise un miroir et je m’imagine le traverser avec la pensée de rejoindre mon cobaye de l’autre côté. Rapidement, j’arrive à me rapprocher de sa présence. La visualisation n’est pas au plus clair, je ne peux pas le voir lui, mais je peux imaginer (ou ressentir, qui sait) sa présence. Le souvenir que j’ai de son odeur devient perceptible et je jurerais être tout près de lui. Je ne le vois toujours pas, mais j’ai l’impression qu’il est au centre de cette pièce octogonale que j’ai imaginé.

Intérieurement, je me mets à tourner langoureusement autour, avec la pensée de glisser mes mains partout sur son dos, ses épaules, ses bras, son torse, en l’encerclant encore et encore. L’idée des ongles me revient alors et je focalise sur mes mains pour y voir la manucure de femme fatale souhaitée apparaître. Je me ressens le marquer de mon toucher, chose que j’adore.

Je peux sentir la sensation, comme si j’y étais. Il apparait finalement dans mon imaginaire et ses yeux sont aussi clairs que s’il était droit devant moi. Mon corps se fait ressentir et j’échappe ma respiration contrôlée.

De plus en plus excitée physiquement…

Ma chatte s’éveille avidement. Au point où j’ai l’impression de l’entendre se lamenter pour inviter le toucher. Ma main est si près, j’ai envie de la bouger pour la perdre dans ma mouille. Toute l’énergie de la scène me prend viscéralement, je la sens pulser dans mon sexe. Ma pensée se concentre sur ma sensation physique humide qui prend de l’ampleur.

Sur le même instant, je perds le leadership de ma narrative.

Mon imaginaire s’évapore et je sors de l’état altéré.

Ah et puis tant pis que je me dis, je retire mon bandeau, je me couche sur le lit. Je glisse ma main à ma fente et complète mentalement la scène de fantasme que j’amorçais. Les images de son sexe qui s’enfonce en moi alors que je m’y assieds m’aide à compler l’oeuvre qu’appelle mon corps.

Je m’endors, un peu déçue de ma tentative qui a tourné plus au fantasme de fanfiction qu’à une sérieuse expérimentation.


Le lendemain au matin

Je lui écris avec candeur et désintérêt (nop) un genre de : Bon matin, j’ai eu une pensée pour toi récemment, j’espère que tu vas bien. Considérant que notre dernière interaction remontait à des mois, j’aurais bien pu être servie de son de criquet. Mais non, il répond dans les minutes suivantes, étrangement pas étonné de mon message inattendu.

Il mentionne avoir fait un rêve très vivide. Une drôle de pièce, qu’il me dit, dans laquelle que je serais apparue par une porte française vitrée, que j’étais vêtue en latex noir de la tête au pieds (insérer ici d’explicites détails au sujet de ma chatte moulée dans l’habit) et que je lui tournait autour.

Il ajoute qu’il savait que j’étais venue le tatouer et qu’il le sentait comme si c’était vrai, que je l’ai l’embrassé et que je suis disparu. Quand je lui ai demandé quel était le tatouage, il m’a dit un genre de dragon sans tête pas vraiment fini. (C’était un serpent, man!)

Les détails du récit qu’il me partage sont différents de ce que j’ai créé et voulu induire de mon côté. Certes, les symboles sont cohérents, mais rien qui me permettrait de conclure rationnellement et pseudoscientifiquement quoi que ce soit de formel.

N’empêche que, ce jour-là, la petite pulsation du OMG! dans le bas de mon ventre aura suffi à me convaincre que la possibilité était à explorer davantage.

En conclusion

Depuis ma première expérience, j’ai continué à explorer ces pratiques, et les résultats se sont révélés tout aussi fascinants.

Aujourd’hui, je porte la croyance que le sexe par télépathie n’est pas une simple spéculation, mais une véritable possibilité. C’est certain que ça prend une compréhension intégrée de l’énergie sexuelle, une aisance à naviguer dans un espace moins tangible, au-delà la matière chaire, pour arriver à une expérimentation à succès.

On ne va pas se mentir, la magie sexuelle, comme toute pratique occulte, demande une certaine ouverture. C’est un sujet à la fois edgy et aussi profondément fascinant qui mérite d’être exploré avec curiosité. Peut-être que ton bas de ventre te fait toi aussi ressentir l’envie d’en explorer les possibilités. Si oui, je t’invite à jeter un oeil au chapitre Éros de mon espace formatif et pratique.

Mon intention est de t’allumer une curiosité plus grande et chaude qu’un jugement glacé. C’est toujours audacieux comme type de conversation, mais assurément intéressant. Je dois dire aussi que c’est une méthode de plaisir que j’aimerais bien pouvoir investiger ou plutôt voir être recherchée avec impartialité. Quelles sont les possibilités de plaisir orgasmique par la voie de la télépathie et comment est-il ressenti de part et d’autre?

Et dans l’attente d’une chaire de recherche sur la mouille télépathique, 😛 si tu tentes certaines expériences, je serais bien contente de te lire.

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la fadeur du quotidien te l'a peut-être fait oublier, mais

La fadeur du quotidien te l'a
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ton plaisir priMaire est la SourCe de ta PuissaNce.

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la SourCe de ta PuissaNce

de la même essence :