Il fait gris. Il fait froid. Il fait sombre.
Dehors, c’est la pluie. L’eau qui claque sur les vieux châssis. Elle n’en fait qu’à sa tête, tombe, pioche et hurle son existence. Je l’envie.
J’adore la pluie. Il y a un mot pour ça : pluviophile. Ce n’est pas un vrai mot, pas encore. Mais ça viendra, puisqu’il faut un terme pour tout, chaque chose à sa place et à sa forme, immuable. L’humain ne cesse de tout identifier, définir et catégoriser. Il nomme pour normer. Il répertorie et étiquette pour mieux juger. Blanc, noir ou gris, canadien, américain ou indien, hétéro, homo ou bi… Je déteste ces casses, j’ai horreur de ce moule, il me dégoutte. Je ne veux pas en être.
Moi, je préfèrerais être la pluie. Audacieuse et inconvenante, elle prend toute la place. Elle s’impose pour exister, se précipite sans demander et sans analyser. Elle manque de respect, explose intensément, sans retenue et sans être attendue. Elle prend le contrôle et nous chavire. Elle ne fait que ce qui lui plait. Froide et noire, goutte à goutte, elle tombe, se répand, se cumule, s’accumule, sans penser aux gens, sans prévoir leurs désagréments. Elle coule, s’infiltre et s’impose. Elle est forte. Puissante, impartiale et intègre, impossible de l’acheter ou de l’arrêter. Elle me fait envie. Moi, j’aimerais être la pluie. Mais, je ne suis qu’un humain. Une prévisible et fade créature mortelle. Ma jeunesse usée, je serais oubliée et remplacée, comme les autres et comme tout le monde.
Alors, je la laisse m’envelopper de son éternité et me bercer de sa noirceur apaisante. Le son des gouttes qui s’effondrent murmure à ma solitude et réveille mes vieilles amies. La nuit, la peur, la pluie… le terrain de jeux des mes démons. Cette quiétude mélancolique qui laisse toute la place au vide profond, mon paradis noir, le bas fond de mon âme, la seule chose qui soit vraie. Un tourbillon d’émotions enfouies et de sentiments incompris que j’entretien comme un orage silencieux, jusqu’à ce que le trop-plein se déverse en ancre sur le papier, faisant tourner à répétition 26 symboles de toutes les façons pour prononcer ce que ma bouche ne sait énoncer.
Et j’écris, apeurée, cet autorécit qui dresse à la planète le portrait de mes fantasmes et de mes soirées délurées. Albert Camus a dit La fiction est le mensonge par lequel on raconte la vérité. C’est ce que j’ai en tête, chaque fois que je pose mes doigts sur le clavier. Effrayée à l’idée de dénuder mes pensées et de dévoiler ma vérité. Je raconte en détail et en images ce que je fais semblant de ne pas penser. Au fond, ce qui m’angoisse le plus, ce n’est pas ce que les autres penseront de moi, mais bien qu’ils puissent me voir comme je me vois.
Je pose les pieds dehors et je marche. J’avance sous la pluie glacée. Rapidement, ma camisole grise se trempe, et colle ma peau frissonnante, mes mamelons durcis par le froid piquent le tissu comme s’ils voulaient le transpercer. Mon jean noir devient lourd et mes Converses laissent l’eau toucher mes pieds. Je n’ai pas pris mon parapluie, je n’avais aucune envie de me protéger. Mes cheveux collent à mon visage et à mes lèvres. L’eau de pluie ruissèle de mon cou à mes seins tendus. J’ai l’air de rien. J’ai l’air d’une intoxiquée qui ère en fuite de ses fantômes sous la pluie. J’ai l’air de ce que je suis. Une junkie obsessive en manque de sa défonce.
Rien de doux, de lumineux, ni même d’aventureux, je veux un thrill, un vrai, une baise, du cul, juste du cul, mais du bon, mal-sale. Une lutte de pouvoir, des mains qui forcent, qui contrôlent et qui font mal, des mots crachés agressivement sans penser pour se défouler et une délicieuse montée en puissance. Tout ce qu’il faut pour que je me sente reine de la montagne, juchée sur un empire de saleté.
Il y a Des Rocs qui hurlent dans mes oreilles et la pluie qui m’appartient, mais il me manque toujours le sperme. Belliqueuse, je frappe à la grande porte. Fort. Trop fort. Il est 22 h 40, je suis trempée, froide et dégoûtante. Hésitant, il ouvre habillé que d’un boxer et de ses tatouages. Il m’observe perplexe.
(Lui) Alexine, qu’est-ce que tu fais ici… ça va? Tu as l’air… Entre, ne reste pas là.
Je ne lui réponds pas, ne dit pas un mot, je ne retire même pas les écouteurs de mes oreilles. J’enfonce mon regard dans le sien. J’ai le corps glacé, mais l’âme en ébullition, il le sent, il le voit dans mes yeux qui lui hurlent de me défoncer. Je tire un coin de sourire, je ne peux plus contenir mon intensité. J’en ai plus qu’envie, j’en ai besoin, littéralement, viscéralement. Je me jette à lui, il sera ma drogue, mon poison, mon antidote. Il tressaille, mais je ne m’arrête pas, il me le faut. Mes lèvres figées prennent possession des siennes réticentes. Comprenant qu’il ne peut d’aucune façon me refuser, il se laisse aller à ma bouche. Dès que je le sens avec moi, je me recule et retire mon haut, la musique accrochée à mes oreilles prenant le plancher du même coup. Mon regard toujours aussi puissant, je vois la surprise le quitter et l’excitation y naître. Assoiffée, je le plaque contre le mur et glisse ma main sous son boxer. Sa verge à demi éveillée entre mes doigts glacés, je sens une pointe d’apaisement dans l’écho de mon vide. Ma main trop froide pour lui, je me laisse tomber à genoux brutalement et l’enfonce entre mes lèvres. Je le sens durcir. Je suis excitée, beaucoup. Assez pour ne plus ressentir le froid humide qui me couvre toujours. Son membre tendu ne me suffit pas. Il est calme et docile, mais ce n’est pas ce que j’ai envie, pas ce soir et surtout pas avec lui. Je prends sa place adossée au mur, à genoux.
(Alexine) Crâne-moi.
Il agrippe aussitôt mes cheveux trempés et s’enfonce tout au fond de ma gorge. Il se glisser et se force en moi sauvagement. J’ai du mal à respirer, à demi étouffée par sa queue. Ma tête se frappe contre le mur derrière à répétition. Il ne me la retire que pour me foutre ses couilles en plein visage. Elles sont pleines d’envie et chaudes, je les imagine bourrer de sperme. Je me sens mouiller cette fois de l’intérieur, mon envie gagnant sur la pluie froide qui m’a trempée. J’ai besoin de sa queue, je veux la sentir me submerger. Je profite d’un instant sur ces boules pour m’extraire à ma position et remonter à son visage, sa barbe massive égratigne ma peau. Je l’embrasse de nouveau. Ses mains prennent mes seins avec force, il les écrase et les masse aussi intensément que j’en ai besoin. Il coince et serre mes mamelons jusqu’à ce que j’en gémisse de douleur et de plaisir entre ses lèvres. Je me sens vivante sous ses mains. Je lui partage ma salive abondamment, le forçant à l’avaler à quelques reprises. Mes ongles marquent la peau de ses épaules assez fort pour qu’ils soient tracés de son sang.
(L) Tu me fais mal, petite garce!
Nu, bandé et excité, il m’attire à la cuisine. Je retire mon pantalon froid et collé à ma peau. Il me balance sur la table, ma tête se fracasse contre le bois. Fuck, ça fait mal! Il fait glisser sa langue de mon cou à mes seins. Puis, il crache dans sa main gauche et enfonce ses doigts dans ma chatte solidement. Sa bouche retrouve mon sein. Sa salive qui me couvre la peau, ses doigts qui me baisent complètement, j’agrippe les rebords de la table et m’y tiens fermement. Sa main me remonte chaque fois qu’il me pénètre tellement il me prend fort. C’est bon, tellement bon en dedans. Je ne sens bientôt plus mes doigts tellement je m’agrippe à cette table. Je gémis, je lui crie dessus, lui déferlant toute ma colère, mon envie et mon plaisir. Il prend son avant-bras droit et le place sous mon menton, sur gorge, me forçant à chercher mon air.
(L) Tu aimes ça, hein, tu aimes ça que je brasser ta petite chatte comme ça?!
Étouffée par son bras, je ne peux même pas lui répondre, mais mon visage parle pour moi. Je suis coincée. J’ai mal. Mais, j’aime qu’il me traite comme si j’étais incassable. Je me sens monter, l’excitation me déborde. Il relâche un peu la pression sur ma gorge pour me garder avec lui et retire ses doigts de ma fente. Je reprends mon air et avant que je n’aie le temps de reprendre une parcelle de contrôle sur lui en posant ma main sur sa queue dure qui frotte sur le plateau de la table près de moi, il claque ma chatte. Sa main pince mon clitoris et je laisse aller un éclat de voix. La douleur de sa frappe laisse place à un picotement exaltant. J’attrape enfin sa verge et la fais glisser dans ma main. J’en mourrais. Affamée, je la branle avec l’envie de l’exciter assez pour qu’il m’écarte et me pénètre durement. Il gémit sous ma poigne et prend appui sur la table.
Je me redresse pour aller chercher sa tête et je la force à ma chatte. Elle est déjà trempée et ouverte par ses doigts. J’ai le corps en fusion, je suis tellement excitée que j’ai du mal à ne pas jouir sur son premier coup de langue. Je veux patienter ma jouissance, encore un peu. Laisser l’exaltation me prendre encore davantage, minute par minute. Il me mange avec frénésie et je la branle avec la même énergie. C’est chaud, j’ai chaud… mais j’ai en veux plus et plus fort. Je me recule un peu et laisse ma tête pendre au bout de la table, aussitôt le sang y afflue. Il recule son visage et pose sa bouche sur l’intérieur de mes cuisses, ses doigts reprenant leur place en moi, un peu moins brutalement que je ne m’éclate pas au sol. Il embrasse l’intérieur de mes cuisses, les lèches les aspirent, avant de n’y poser ses dents et de me mordre, j’ai l’impression jusqu’au sang, au même moment que ses doigts passent sur mon point G. Je ne peux plus me retenir et je jouis, fort.
Il me laisse un instant pour revenir à moi et m’aide à me redresser sur la table. L’orgasme ayant quitté mon corps, j’ai mal. Je pose ma main sur ma cuisse qui saigne sous sa morsure. Je le fais s’asseoir sur la chaise droite de la table. Sa queue est dressée, prête à se faire envelopper. J’y crache la plus grosse gorgée que je peux et je la reprends dans ma main pour le crosser de nouveau, cette fois en plein contrôle de mon geste. Ma salive fait glisser sa peau sous mes doigts et je ressens toute son excitation, je le veux en moi. J’écarte une jambe et l’enfourche enfin. La chaleur de son corps me pénètre et je force son visage à mes seins qu’il lèche tout en grognant son plaisir. Je remue mes hanches, le sort et l’entre en moi à répétitions, mon clitoris frotte à chaque mouvement contre le bas de son ventre. Je l’empoigne à mon tour à la gorge, le serrant de toutes mes forces. J’approche ma bouche de la sienne, je gémis et l’embrasse jusqu’à sentir un second orgasme me submerger.
J’ai le corps complètement mou et libéré. Il se relève, me soulevant avec lui et pose mon cul sur la table. Il se retire de ma chatte et m’agrippe par les cheveux en me forçant la tête vers le bas. Son sperme vient à moi par jet. Il est chaud et puissant et me couvre tout le bas du visage. Puis il me relève la tête et lèche son jus avant de venir m’embrasser et de me le partager.
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