Mon sac de sport trop lourd et bourré de lingerie sur la hanche, Georgi Kay comble mes oreilles et donne le rythme à ma démarche. Je marche à toute vitesse. Ce n’est pas que j’ai à ce point hâte d’y être, mais mon ego ne voudrait pas donner la première impression d’une fille au-dessus de ses affaires. Mon cœur cogne ma poitrine, l’anxiété bien assise au fond de mon ventre, je marche avec confiance pour déjouer l’illusion de mes appréhensions.
Il est 10 h 57. J’arrive devant l’édifice. Génial, mon ego est sauvé! J’enroule mes écouteurs sur mon téléphone et emplis mes poumons d’une grande gorgée d’air avant d’entrer. Le local est tout en haut, l’escalier qui y mène est accueillant, en bois massif et assez rustique. J’aime déjà. Il se lève et s’approche de moi. Il porte un jeans bleu ceinturé de cuir qui tient de peine sur ses hanches et un t-shirt gris chiné. Je lui souris un peu forcée et un peu gênée, en espérant juste qu’il ne le voit pas.
Il est zen et sympathique. La séance débute avec une série de photos en t-shirt et culotte. On rigole un peu. La vibe passe bien. Puis il m’invite à retirer mon haut pour la suite des images. Je prends un grand respire avant de m’exécuter.
(Lui) T’inquiètes. Aucun stress avec moi.
Il ajuste son focus et je le questionne pour fuir mon anxiété.
(Alexine) Qu’est-ce que ça fait de voir des filles à demi nues dans ce contexte-là et souvent?
(L) Tout nu en photo, ça ne veut rien dire pour moi. Ça ne m’impressionne pas.
(A) Et ça vient désenchanter les frissons dans ta vraie vie à forces?
(L) Tout nu sur ma peau c’est autre chose. Mais je t’avoue que j’ai un grand contrôle sur moi et j’aime ça comme ça. Je ne ressens pas grand-chose en dedans. Je m’enflamme rarement.
On reprend le silence pour un instant pendant qu’il prend quelques photos. Il fait froid dans le local et je suis pratiquement nue. La chair de poule m’envahit. J’ai les seins qui pointent.
(L) J’ai l’impression qu’aucun mot ne peut expliquer ce qui se passe réellement sur la peau. Ça ne se décrit pas. Ça se voit, ça se vit. J’adore la chair de poule. Je suis un gars de détails et ce genre d’élément en un clin d’œil, ça nourrit l’imaginaire.
Est-ce que tu permets que je m’approche de ta bulle pour que l’image rende bien?
(A) Bien sûr.
(L) J’aimerais prendre en photo ton épaule, ton cou, le haut de ton sein… je voudrais qu’on puisse vraiment voir le grain, les boursouffles de ta peau et la rigidité de ton mamelon. Ça te va?
J’acquiesce avec un demi-sourire et en prenant la pose. Je bouge tout juste un peu et une mèche de cheveux glisse sur mon épaule cachant ma peau et mon sein.
(A) Shit, ça dérange ta shot ça hein?
(L) Un peu oui, je n’ai pas envie que tu bouges. T’étais parfaite.
(A) Je suis ok si tu es à l’aise de la replacer pour moi.
Il avance d’un pas. Son odeur emplit mon âme. Je ferme les yeux par pudeur, je crois, pour éviter de voir et de croire à la proximité que j’offre si gratuitement à cet inconnu. Il pose sa main sur la mèche et la repousse vers l’arrière. Son doigt touche ma peau. Mon souffle change. Il se creuse. Il tombe tout au fond. J’ai l’impression de le perdre dans mon âme un instant. Quand j’expire, mon souffle est tout à coup audible, revenant de loin, perdu dans mon vide, soufflant sur un fond de tison ignoré. Réalisant que je me suis abandonnée complètement, pour un instant, sans penser, sans juger, sans prévoir, mon souffle est court et freiné.
Il recule et reprend son appareil en position. Je passe sous un vent d’excitation qui soulève tous les poils de mon corps. J’ai le frisson jusqu’à la racine de mes cheveux, ma peau se soulève, se boursouffle et trahit mes pensées. Mon corps est allumé, mon âme est déboussolée. J’essaie de garder la pose qu’il voulait fixée, mais je souris intérieurement.
(L) Tu peux bouger.
Je relâche la tension dans mes jambes et mon buste. Je secoue les bras pour essayer de reprendre mon contrôle, mais mes mamelons pointent encore plus durement en sa direction.
(L) Ça va?
(A) Oui, je… j’ai échappé une seconde, je crois.
(L) J’ai remarqué. Ton souffle court a changé lorsque je t’ai touché.
(A) En effet. Pardon, je n’ai pas voulu être déplacée du tout.
(L) Rien de déplacé, plutôt flatteur même. It’s all good.
Il détend ses épaules et relâche son appareil. Mon regard suit le mouvement de son bras tatoué, saigné pour être signé. La peau meurtrie de ce qu’il croit mériter et maquillée par ce qu’il ose révéler. Il expose sa carapace. Il impose son bouclier, pour ne pas être déjoué. Les muscles, la barbe imposante, la posture… tout y est. Il dégage le plein contrôle et se présente aux gens et à leurs jugements comme un paquebot insubmersible. Il se croit intouchable et insensible, totalement blindé par sa peau cuirassée, mais ses petits yeux trahissent l’enfant rêveur qu’il a un jour été.
Mon excitation a toujours trouvé naissance dans mes pensées et la dualité qui l’habite enflamme les tisons attisés par le souffle que j’ai échappé.
Il pose son appareil sur la table basse et s’approche à nouveau de moi. Mon cœur s’emballe et les tisons me brulent le ventre.
(L) As-tu déjà eu la conviction profonde que, sans savoir pourquoi, ça cliquerait physiquement avec un étranger? C’est un peu ma situation.
Il est tout près de moi, j’ai l’impression de percevoir la pulsation de son sang dans ses veines. À demi nue, face à un pur inconnu, la raison me voudrait méfiante et réticente, mais j’en suis à l’opposé.
Il pose de nouveau ses doigts sur ma peau. Son index trace l’os de ma clavicule et glisse sur mon sein, accrochant de son ongle mon mamelon aiguillé. Il appuie son regard au fond du mien. Immobile, je lui fais oui de la tête pour approuver son envolée. Il me contourne en dégageant mon cou de mes cheveux avec une douceur surprenante. Puis ses ongles m’écorchent de nouveau, égratignant la peau de ma nuque jusqu’à celle de mes fesses. J’expulse tout l’air que j’ai retenu sur cet instant et je sens le sang gonfler les traces de ses griffes. Il pose sa bouche sur le bas des écorchures et les embrasse sensuellement remontant jusqu’à la base de mes cheveux. Il y laisse glisser la main, puis d’un coup il agrippe tout ce qu’il peut et en fait basculer ma tête vers l’arrière. Mon souffle témoigne de ma surprise et me quitte de nouveau. Je pose ma main sur mon sein pour y caresser mon mamelon bandé. Il relâche sa prise sur mes cheveux et je m’incline vers l’avant ravalant mon air bruyamment.
Mon pouls cogne si fort, j’ai l’impression tout à coup que mon corps contient trop de sang et qu’il se jette et s’éclate partout en dedans. J’ai chaud. Je suis excitée, physiquement et encore plus mentalement. Je me retourne vers lui. Il retire son t-shirt et je passe mes mains sur ses bras barbouillés. Mes doigts élancés englobent ses épaules, puis son visage. Il m’observe, ses yeux brulent son désir. Je voudrais m’y fondre. J’approche ma bouche de la sienne et suce sa lèvre inférieure. Les poils de son visage flattent ma peau et ses mains m’agrippent durement, ne me laissant aucun doute sur la posture qu’il compte adopter. Ses doigts pétrissent mes seins, si forts, si bien, que j’en échappe un gémissement. Ce qui semble lui plaire si je me fie au sourire discret qui fait plisser le coin de ses yeux. Il défait son emprise et détache son jeans qui tombe au sol en un mouvement. Mon corps frétille et mon âme palpite.
Il me dirige vers la table et me pousse vers l’avant. Le haut de mon corps s’écrase contre le meuble. J’y suis étendue, le corps à 90 degrés. C’est froid, glacial même, sur mes seins nus. Mais il couche son torse contre mon dos. Sa peau douce et chaude sur la mienne contraste la froide rigidité du bois. Il attrape mes mains et les emprisonne entre ses doigts masculins sur le bas de mon dos. Il serre fort, trop fort. Sa bouche rejoint à nouveau ma peau, embrassant et léchant tout ce qu’il peut. Il se délecte et savoure chaque parcelle de mes écailles s’abreuvant de ma sueur et de mon odeur. Je sens mon corps s’exciter et le réclamer. J’ai envie de me relever. Je soulève ma tête et mon buste pour le lui faire comprendre, mais il relâche mes mains aussitôt pour aller écraser mon visage contre la table.
(A) Ok. J’ai compris.
J’agrippe le rebord du meuble devant moi, cambre mon dos et remonte sur mes orteils pour lui exposer mon cul. Si je ne peux contrôler aucun mouvement, aussi bien m’immiscer dans sa tête. J’ondule lentement mes hanches, faisant serpenter mes fesses à ses yeux et espérant faire affluer son sang à sa queue. Il descend au sol et passe ses doigts le long de mes jambes. Ses dents, ses mains, sa langue, ses ongles et sa barbe se partagent ma peau. L’appréhension de douleur accentue la saveur de l’excitation. Mon souffle est cassé. Je gémis. Je suis excitée. Ma culotte de coton blanche est imbibée. Je l’ai marquée, trempée, arrosée de mon désir…
(L) Calvaire. T’es mouillé!
Il pousse sa langue durement par-dessus le tissu. Je m’entends hurler dans ma tête « Mets-la sur ma chatte! Mets-la sur ma chatte!!! Mets-la sur ma chatte!!!!!!!! » Je reste muette, mais je remue mon cul de droite à gauche, je le contracte, je le relâche, je le secoue dans l’intention que sa langue frôle accidentellement mes lèvres, dans l’intention de toucher une parcelle de plus dans l’échelle de mon excitation. Il agrippe mes hanches, les compresses, les contrôles : il retient mes mouvements. Ça m’excite encore plus, j’ai envie de lutter, de me retourner, de le pousser au sol et de m’enfourcher de sa queue bandée. Je le sens déplacer le tissu de ma culotte, tout juste un peu. Tout juste pour me rappeler qu’il a envie de me jouer avant de me baiser. La couture vient s’aligner avec mon clitoris qui crépite sous la tension. Il tire ma culotte vers l’arrière, l’enfonçant entre mes fesses et l’appuyant plus fort encore sur mon clitoris, trop fort. Il me fait mal. Sa langue me lèche, me goûte, me fouille. Il l’insère dans ma fente en continuant de tirer sur le tissu. La friction s’oppose à la sensation que me donne sa bouche. Je gémis, je me tortille, je soupire. J’ai les seins complètement écrasés sur le comptoir. Je veux les toucher, je veux qu’il les lèche. Je veux me faire baiser. Je veux me faire sauter!!!
J’en peux plus, j’en peux juste plus. Je retombe sur mes pieds et je me retourne en repoussant sa tête violemment. Je retire ma culotte que je lance à bout de bras. Il est assis au sol à m’observer totalement fier de la perte de contrôle qu’il m’a forcée. La chatte nue, je le chevauche et pousse sa tête au sol. Je suis assise sur le bas de son ventre et je me frotte sur lui, je le couvre de ma mouille, je le badigeonne de mes fluides et de mon envie. Avant de descendre sur son corps et d’aller lécher toute trace de ma féminité. Je retire son boxer et dévoile enfin son membre : bandé, gonflé, gorgé de sang. Putain qu’il me fait envie!
Je l’insère dans mon corps d’un coup, sans lui demander la permission, sans l’avertir ou me préoccuper de son envie. Je le prends et je me l’enfonce. Fuck! J’ondule, je l’incruste en moi, je le glisse profond, bien au fond et je bouge. Je n’arrête pas. J’ai chaud, mais j’ai la chair de poule. Je ressens tout, mais je ne ressens rien. C’est fort, c’est intense, c’est partout. Je vais l’échapper. Sa queue est trop dure, elle est trop bonne. Je place mes deux mains sur son torse et je le griffe. Sa peau se colore instantanément, rouge vif, rouge désir, rouge sang. Il hurle contre moi avant d’attraper mes seins et de pincer mes mamelons si fort que j’en éclate l’orgasme bruyamment.
Je reviens à moi en tentant de rattraper mon air, quand il m’ordonne de me lever. Ce que je fais. Il suit mon pas, couvert de mouille, mais toujours aussi bandé. Il me repousse contre le mur avant de me soulever sur ses hanches et de replonger sa verge gonflée dans ma chatte. Je l’enlace d’une jambe et j’appuie l’autre sur le mur tout près. Il se faufile en moi tellement durement que mon dos se fracasse contre le mur et que ma tête s’assomme. Je resserre mes bras sur ses épaules et mes ongles s’enfoncent dans sa peau aussi fort que je suis excitée. Je le marque à nouveau.
Il grogne et relâche mes hanches d’une main pour la poser fermement sur ma gorge. Ce parfait inconnu serre et imprègne ses doigts sur ma peau, retenant mon souffle et contrôlant mon existence. Il le fait non pas pour me faire mal, mais plutôt pour décupler mes sensations et me rappeler que je suis en vie. Exaltée, j’ouvre la bouche toute grande en cherchant mon air. Il appuie la sienne sur la mienne et laisse échapper quelques éclats de voix. Son gémissement fait écho dans ma gorge jusqu’au bas fond de mon âme. Je sens son adrénaline giclée au creux de mon corps à grands coups. Il relâche la tension sur ma gorge et me repose au sol en m’embrassant et en s’assurant que je suis ok.
Son sperme coule sur l’intérieur de mes cuisses, coulissant jusqu’à mes chevilles.